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Vernissage de l’Armorial

Après avoir verni le 5 novembre dernier l’exposition consacrée à l’héraldique par le Musée de l’Hôtel-Dieu de Porrentruy, ce sera bientôt au tour de l’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck, Laufonnais de réunir celles et ceux qui ont entouré le projet, le 3 décembre prochain à Saint-Imier. Comme il n’y a pas de hasard, c’est lors d’une assemblée générale qui se tenait à Saint-Imier en 1916 qu’a germé l’idée d’un Armorial du Jura. Cette année-là, le 21 septembre, naissait la première commission à se pencher sur la réalisation d’un projet. On ne se doutait pas alors que l’aventure durerait plus d’un siècle.

Attention, la participation au vernissage se fait sur inscription. Si vous n’avez pas reçu d’invitation, vous pouvez vous adresser à info@armorialjura.ch.

Vous pouvez toujours pré-commander l’ouvrage sur cette page. Il sera possible de retirer son ouvrage lors du vernissage le 3 décembre à Saint-Imier, mais également le 4 décembre dans l’après-midi au bureau de la Société jurassienne d’émulation.

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Interview de Nicolas Vernot

Nicolas Vernot, vous êtes un historien français, comment se fait-il que vous soyez à la tête d’un projet jurassien ?

Tout d’abord, je précise que je suis Comtois, ce qui me rend nettement moins exotique… M’intéressant aux armoiries depuis l’enfance, j’ai toujours été curieux de ce qui se faisait des deux côtés du Jura. Je suis d’ailleurs membre de la Société suisse d’héraldique depuis plus de 20 ans ! En 2013, j’ai été sollicité pour composer les armoiries de la commune nouvelle de La Baroche, en Ajoie. Je n’étais donc plus tout à fait un inconnu… Et pour la conduite de l’Armorial jurassien, il fallait un profil très particulier, avec des compétences pointues dans le domaine de l’héraldique, non seulement sur le plan scientifique, mais aussi graphique. Et puis, sans doute, un grain de folie…

Justement, se lancer dans un Armorial au XXIe siècle, n’est-ce pas un peu fou ?

À première vue, cela peut paraître complètement archaïque, mais il n’en est rien. Tout d’abord, la Suisse est le pays du monde où il y a la plus forte proportion d’armoiries familiales. On observe chez les gens un réel attachement pour l’héraldique, reflété par les demandes qui arrivent régulièrement aux archives cantonales ou au Musée jurassien à Delémont pour s’enquérir des armoiries de telle famille. En ce sens, l’Armorial du Jura correspond à une réelle attente de la population, qui va combler un manque d’autant plus criant que tous les autres cantons de Suisse romande sont dotés d’un tel recueil. C’est donc une démarche patrimoniale riche de sens pour de nombreuses familles, mais aussi pour les historiens et les amoureux du patrimoine, car ici, les armoiries sont partout et constituent les jalons précieux d’un passé riche et mouvementé.

Mais quand même, les armoiries, c’est un peu snob, non ?

Pas en Suisse, où justement, les armoiries ne reflètent pas des prétentions nobiliaires, mais plutôt un attachement à la famille, aux racines, aux traditions. C’est un élément fort de l’histoire et de la mémoire familiale, comme en témoignent ces cadres ou assiettes peintes offerts pour les grandes occasions. Et puis partout dans le monde, on observe un regain d’intérêt pour les armoiries, sans doute en réaction contre les excès de la mondialisation et du tout-numérique : face aux identifiants de connexion, aux codes-barres et QR et autres numéros d’immatriculation, l’héraldique offre un moyen de dire l’identité qui réintroduit le lien familial, le temps long, les valeurs, l’imaginaire, bref ce qui fait de nous non pas des numéros mais des êtres humains, corps et âme…

Vous voulez dire qu’il existe une dimension poétique dans l’art héraldique ?

Absolument. Tout d’abord, les armoiries se décrivent dans un langage particulier, qu’on appelle le blason, hérité du Moyen Age, et absolument magnifique. On y parle de lions d’azur et de dragons de sinople, de basilics d’or et d’aigles éployées… En lisant un blasonnement, vous pouvez reconstituer mentalement le dessin qui lui correspond, figures et couleurs. De plus, les armoiries conservent toujours une part de mystère : pourquoi un lion ici ? Une rose là ? La réponse n’est pas codifiée dans un tableau à deux colonnes ! Lorsqu’un individu compose des armoiries, il fait appel à sa propre culture symbolique pour exprimer son identité, ses valeurs, ou tout simplement ses goûts… voire son sens de l’humour, puisqu’il existe même des calembours héraldiques !

Lorsqu’un individu compose des armoiries, il fait appel à sa propre culture symbolique pour exprimer son identité, ses valeurs, ou tout simplement ses goûts… voire son sens de l’humour, puisqu’il existe même des calembours héraldiques!

Mais alors, comment fait-on pour retrouver le sens des armoiries, s’il n’y a pas un code établi ?

C’est justement mon métier d’historien sémiologue (NDLR : la sémiologie est la science qui étudie le rôle et le fonctionnement des signes). La fausse bonne idée, c’est de piocher dans un dictionnaire des symboles, qui va vous indiquer que tel animal avait telle valeur symbolique chez les Aztèques, les Romains, les Chinois… Certes, mais pour un artisan de Porrentruy ou Bienne ? Il faut essayer d’approcher la culture iconographique et symbolique des porteurs d’armoiries : quelles images ont-ils chez eux ? Quels sont les autres signes qu’ils emploient chez eux, au travail ? Que lisent-ils ? Que voient-ils dans la rue, à l’église, à l’atelier, qui pourrait les inspirer ? Quels sont leurs goûts, leurs croyances et leurs rêves ? En répondant à ces questions, on peut ainsi essayer de reconstituer la culture emblématique des porteurs de blasons, et proposer, avec prudence, des éléments d’interprétation.

Avec une telle approche, avez-vous repéré des spécificités propres au Jura ?

L’ancien évêché de Bâle, qui correspond au Jura historique, apparaît comme un seuil entre les mondes romand et germanique. Ce phénomène transparaît dans le cadre des armoiries qu’on appelle parlantes, c’est-à-dire dans lesquelles le nom du porteur inspire le contenu de l’écu par simple rapprochement phonétique. Par exemple, la famille Plumey a des ailes, Porrentruy un sanglier (porc sauvage). Or dans certains cas, le nom est romand mais a inspiré des armoiries… en allemand ! Par exemple, un certain Simon a placé six lunes dans son écu, parce que la version germanique de son nom, Sigmund, est proche à l’oreille de sechs Monde (« six lunes » en allemand). C’est le reflet de l’influence germanique à la cour de Porrentruy, où l’on parlait allemand. Parfois, c’est le latin ou même le patois qui est mis à contribution : ainsi, les Beuret ont un canard, boeré en patois. En ce sens, les armoiries mettent en lumière des aspects inattendus de la culture jurassienne !

Pour compléter cette interview, il est possible de se reporter à l’article publié par l’auteur dans la revue Archives héraldiques suisses.

L’Armorial du Jura… on en parle

L’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck, Laufonnais fait désormais l’objet d’une présentation sur le site du Laboratoire de rattachement de Nicolas Vernot à l’université de Cergy-Pontoise, ainsi que sur le site de l’Académie internationale d’héraldique dont le lien figure ci-dessous.

L’Armorial est sorti de presse

Le vernissage de l’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck, Laufonnais s’est déroulé le samedi 3 décembre à Saint-Imier en présence d’un public fourni de souscriptrices et souscripteurs, de mécènes et de représentantes et représentants des cantons de Berne et du Jura.

Fruit d’une coédition des Archives cantonales jurassiennes et de la Société jurassienne d’émulation, l’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck, Laufonnais est disponible en librairie à partir du 5 décembre. Il peut également être commandé sur le site de la Société jurassienne d’émulation.

Les coéditeurs remercient encore une fois chaleureusement toutes les personnes qui leur ont accordé leur confiance dans cette entreprise de longue haleine.

Une exposition pour accompagner la parution de l’armorial du Jura

Le Musée de l’Hôtel Dieu à Porrentruy organise une exposition sur l’héraldique de l’ancien Évêché de Bâle dans le sillage de la parution de l‘Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck, Laufonnais.

Intitulée « Les armoiries, figures et couleurs de notre identité », l’exposition fera découvrir au public le monde de l’héraldique et les liens qu’entretiennent avec lui les érudits jurassiens qui ont été les premiers promoteurs de l’Armorial. Surtout, elle explorera la constitution de l’identité individuelle et collective par le biais des emblèmes. De la croix fédérale aux maillots de nos clubs de sports, les armoiries sont étroitement liées aux communautés dans lesquelles nous évoluons. Aujourd’hui comme hier, elles disent notre désir d’appartenance et la fierté de nos origines.

Vernissage le 5 novembre à 11h

Visite guidée publique par Nicolas Vernot le dimanche 4 décembre à 15h

Flânerie héraldique: « L’écu en l’air »

Voilà un titre pour le moins prometteur… La section de Porrentruy de la Société jurassienne d’émulation organise le 29 juin prochain à 18h une flânerie héraldique dans la cité des bords du Doubs.

La rédaction de l’Armorial du Jura a été l’occasion de reconsidérer le patrimoine héraldique local, particulièrement riche à Saint-Ursanne. Du haut des façades urbaines et des murs de la collégiale, plus de sept siècles d’armoiries s’offrent à notre curiosité… L’auteur de l’Armorial, Nicolas Vernotnous invite à une visite guidée de la ville sur le thème des armoiries et emblèmes, au cours de laquelle il proposera des clefs d’interprétation nouvelles et partagera avec nous des découvertes inédites. 

Rendez-vous à la Porte Saint-Pierre (à l’entrée est de la ville ville, côté gare). 

Agenda SJE : cette activité fait partie des manifestations organisées dans le cadre du 175e anniversaire de la Société jurassienne d’émulation

Liste presque définitive des familles

Elle est bientôt définitive !

La liste régulièrement mise à jour ces derniers mois des noms de famille qui figureront dans l’Armorial s’est encore étoffée. Presque définitive, elle sera probablement encore mise un fois à jour dans les semaines à venir. Vous pouvez consulter la version actuelle sur la page dédiée.

Le délai de souscription a été prolongé au 31 mars 2022. Il vous est donc encore possible de soutenir notre projet en souscrivant ici. La publication est prévue pour l’automne 2022.

Nous en profitons pour remercier les différentes Société qui ont assuré la diffusion de ce papillon auprès de leurs membres.

Plus de 750 patronymes et une liste qui s’allonge encore…

La dernière liste des noms de famille retenus pour être publiés dans l’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Bierseck et Laufonnais a encore gagné quelques noms! Après des visites dans les fonds d’archives bâlois et biennois, Nicolas Vernot a pu compléter ses sources et ce sont maintenant pas moins de 750 patronymes qui sont retenus. La liste est disponible à cette adresse.

Armorial Witz, rédigé entre 1769 et 1797.

Merci à Nicolas Vernot pour la photo. Publication originale consultable ici.

La chasse aux trésors est ouverte !

Votre famille figurera-t-elle dans l’Armorial du Jura ? En voilà une bonne question… Pour le savoir, nous vous invitons à visiter la page consacrée à ce sujet, mais la liste de patronymes qui y figure n’est peut-être pas encore close.

L’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck, Laufonnais a besoin de vous. Afin que le recueil des armoiries des familles du Jura soit le plus complet possible, l’auteur et les éditeurs lancent un appel à la population et lance une véritable chasse aux trésors

Certains objets ornés de blasons ne sont ni dans les musées, ni dans les archives… mais chez des particuliers ! Il peut s’agir de sceaux apposés sur des archives, d’armoiries peintes sur des portraits de famille ou des meubles, sculptées sur des pierres en façade ou à l’intérieur, apposées sur des fers à gaufres ou à marquer, etc. Les personnes qui possèdent de tels objets sont invitées à les signaler à la Société jurassienne d’émulation en utilisant le formulaire dédié. Attention: ne sont pris en compte que les objets antérieurs à 1815. Les nombreux cadres, assiettes et autres objets peints réalisés au XXe siècle, que l’on trouve dans beaucoup d’intérieurs, ne sont pas retenus. En effet, même s’ils prétendent se baser sur des documents datés plus anciens, ils comportent souvent des erreurs. L’Armorial du Jura entend revenir aux sources et donc ne retenir que des documents authentiques. 

L’Armorial du Jura en cours de préparation sera publié à l’automne 2022. Il dénombre pour l’heure pas moins de 700 patronymes. Il faut noter que les informations apportées dans l’Armorial sont pour beaucoup inédites et n’ont pas fait l’objet de publication jusqu’à présent. « C’est un pan méconnu de la culture et du patrimoine jurassiens qui va ainsi être livré au public, les surprises seront nombreuses ! » livre le Dr. Nicolas Vernot l’œil brillant de malice.

La souscription est d’ores et déjà ouverte et vous permet de soutenir le projet avec le titre de bienfaiteur·trice jusqu’à la fin de l’année.

Date limite pour participer à la chasse aux trésors: 30 novembre 2021.

Le Cercle généalogique de l’ancien évêché de Bâle parle de l’Armorial

L’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Bierseck et Laufonnais est à l’honneur dans le 110e bulletin de « Généalogie jurassienne » d’août 2021. Nous remercions chaleureusement le CGAEB pour le soutien qu’il apporte à notre projet. Non seulement il s’en fait l’écho dans ses publications, mais le Cercle figure également parmi les généreux mécènes qui rendent possible cette aventure éditoriale sans précédent dans notre société.

Nous remercions également le CGAEB qui nous a autorisés à reproduire ici l’article en question et vous invitons à visiter son site Internet pour découvrir ses activités.

Nouvelle publication pour Nicolas Vernot dans les Actes 2020

Si vous êtes membre de la Société jurassienne d’émulation (SJE), vous aurez noté la parution d’un article signé Nicolas Vernot dans les Actes 2020 que vous avez reçu au début de l’été. Le rédacteur de l’Armorial du Jura. Canton du Jura, Jura bernois, Bienne, Birseck et Laufonnais y présente l’énorme fichier héraldique constitué par André Rais qui fut l’un des pères de l’armorial à paraître.

Cet article rappelle les origines du projet porté aujourd’hui par la SJE et les Archives cantonales jurassiennes, remontant à la notice publiée en 1858 déjà par Auguste Quiquerez dans les Actes de l’Émulation (article disponible au téléchargement ici) et souligne l’importance du travail réalisé par André Rais, notamment à travers le fameux fichier héraldique qui porte son nom.

Nicolas Vernot y présente notamment en détail le fichier ainsi que le re-classement qui a été mis en place à partir de 2016 afin de rendre utilisables par les chercheurs·euses les près de 6,40 mètres linéaires (!) de fiches. Il replace également le travail héraldique réalisé par l’ancien archiviste dans son contexte épistémologique en rappelant que « plusieurs historiens jurassiens ont refusé de cautionner les pratiques héraldiques de Rais » (163). En effet, confronté aux sources , le fichier montre que Rais n’a pas toujours fait preuve d’une grande rigueur au moment de fournir aux familles les armoiries qu’elles sollicitaient. Conséquences fâcheuses: un pourcentage difficile à déterminer de fausses attributions et des familles abusées qui pourraient bien être surprises par les armoiries qu’elles découvriront dans l’Armorial du Jura

Lire l’article de Nicolas Vernot.